Treino Mental

O treino mental será porventura (tenho a certeza disso) a derradeira fronteira a explorar, de forma a melhorar o desempenho individual dos atletas. Após iniciar o meu processo de treino mental ... cada vez vejo menos obstáculos e mais opções à minha frente! O interesse por este tipo de treino, catapultou-me para um admirável processo de auto-conhecimento da minha “vida interior".

A Anja Kroll é uma piloto de Parapente alemã. Esta admirável mulher, esteve em Portugal há dois anos a participar numa etapa da
Taça do Mundo de Parapente e é a actual campeã desse circuito mundial.

Consegui participar pela primeira e única vez (até à data) com um "Wildcard" da organização, neste evento que reúne os 125 melhores pilotos do mundo. Foi uma das experiências mais marcantes da minha vida. Os resultados não foram excepcionais, mas consegui realizar mais um daqueles sonhos (quase) impossíveis. Tive diversos momentos de puro prazer durante esse campeonato. Lembro-me de ter liderado a prova e seguir no grupo da frente ao lado dos meus ídolos. Os erros acabavam por surgir e "morria na praia" antes de completar a prova. O treino mental era deficiente para lidar com toda aquela pressão de estar a competir com os melhores do mundo.

Voltando à Anja Kroll, transcrevo em seguida (e em Francês) diversos textos/entrevistas que mostram uma realidade existente (num desporto praticamente desconhecido) onde o treino mental é muito utilizado pelos pilotos. Num destes textos/entrevistas, é referido um exemplo duma lesão incapacitante e é relatado a forma como se consegue lidar com isso, sem prejudicar a performance desportiva!

Identifiquei-me bastate com esse relato, porque a meio do Campeonato Nacional de Parapente de 2008, sofri um incidente desagradável e incapacitante. Cai ao tentar descolar, ficando com um braço totalmente “danificado”. As dores eram terríveis, incapacitantes, etc... Tive de adaptar-me á realidade do momento e encontrar uma forma de lidar com a situação. Optei por: abstrair-me da dor; concentrar-me no objectivo; descolar (uma segunda vez) e pilotar de forma a conseguir proteger o braço. Contra todas as probabilidades, acabei por estar a liderar a prova até à altura em que esta foi cancelada, devido ao vento excessivo junto ao solo! Nos dias seguintes, tive de lidar com um enorme hematoma e um braço cheio de derrames. No fim dessa semana de competição, alcancei o meu primeiro pódio numa prova do campeonato nacional.
Ninguém se apercebeu como esta vitória pessoal foi saboreada e sentida por mim, após tudo aquilo que sofri. O treino mental ajudou-me a chegar muito mais longe, daquilo que o meu corpo estaria preparado para suportar.









Anja Kroll

Voici trois ans, Anja Kroll découvrait le «mental training». Aujourd’hui elle sait qu’avec l’aide du training mental, on peut certes, comme on verra ci-après, se blesser au genou, mais aussi remporter la PWC.

Comment garder, voire développer, les capacités acquises durant les heureuses heures de vol de l’été qui s’en va?


J’ai trouvé une réponse à cette question dans une documentation pour les passionnés d’escalade. Il y a là un CD dans lequel une douce voix d’homme conseille d’abord, sur une musique planante, de pratiquer des étirements de la pointe des orteils à la racine des cheveux. Une fois détendu, l’auditeur est invité à visualiser intérieurement l’ascension d’une paroi, pour finalement affirmer qu’il en est mentalement capable. Les affirmations sont considérées ici comme des paroles réconfortantes qui accroissent la confiance en soi: j’agis avec calmeet de façon réfléchie.
Mon ami Jörg et moi avons décidé de bricoler un CD de ce genre pour le parapente. Les textes sont choisis, enregistrés et mixés spécialement dans l’optique du vol. Lorsque j’en ressens le besoin, j’écoute ces séquences le soir avant de m’endormir. Je peux ainsi, même en hiver, rêver d’une superbe journée de cross, de «A» comme ascendance à «Z» comme zipper mon cocon.

Exemple de visualisation

Ciel bleu et vent très faible… Des conditions optimales! Assise dans le bus montant au déco, je me réjouis d’attaquer cette belle journée de vol. Je me sens pleine de confiance et d’optimisme. Et avide de découvrir des sensations et d’engranger des expériences nouvelles. Mon esprit est vif, je suis détendue et attentive. Un sentiment de liberté m’emplit le cœur. Je suis l’amie des oiseaux. Aujourd’hui, je peux tout réussir, voler partout où je veux. Ce jour m’appartient! Au
sommet, le vent me caresse doucement le visage. Le bruissement de ma voile et la clémence du ciel confortent mon sentiment de confiance et de sécurité. J’étale ma calotte. Le vent est bien orienté, l’espace au-dessus de moi libre. Je gonfle tranquillement, contrôle parfaitement mon aile, me retourne calmement dans l’axe. Joyeuse, je tire sur les suspentes A et accélère mes pas. Je décolle. Je vole! L’air est accueillant. Je pénètre dans le premier thermique et commence à enrouler. Chaque nouvelle rotation me fait idéalement monter dans le ciel. Jusqu’à la base, je suis attentivement mon taux d’ascension et la direction du vent.

D’accord, un CD de ce genre, même s’il est superbement fait, peut devenir ennuyeux à la longue! Ai-je d’autres possibilités pour développer, par le training mental, mes performances?

Tests de situations

«Le training mental consiste à tester des actions en situation.» Tel est le credo de Reiner Rose, père de l’OLC, vélivole et initiateur de l’entraînement mental dans le sport de vol à voile. Le training mental, apprécié depuis les années 80 par les sportifs de haut niveau, est fondé sur une théorie parfaitement définie. Sans une solide préparation mentale, un Roger Federer ne pourrait dominer le monde du tennis, ni le team Alinghi remporter la Coupe de l’America.
Cependant, si l’importance du training mental n’est plus contestée pour des sports essentiellement basés sur le mouvement - chacun sait qu’en ski, le défilement dans sa tête d’un parcours de slalom est une préparation efficace à la course même -, son application dans un sport faisant fortement appel aux capacités psychiques, tel le parapente, est moins évidente. Lors d’un séminaire donné par Reiner Rose et Florian Kirchberger, j’étudie avec 16 autres pilotes les
techniques permettant d’utiliser le training mental dans le vol à voile.
Nous apprenons à rédiger des scénarios. Une expérience passionnante! Comment trouver une pompe? Comment monter de façon optimale au plafond?
Plusieurs participants ont un problème: dans une situation donnée, ils réagissent en fonction d’un «modèle» qui n’est pas optimal. Le scénario rédigé est alors l’instrument idéal pour essayer un modèle plus approprié. Prenons le décollage face à la voile: décris avec enthousiasme un départ idéal et repasse plusieurs fois ce scénario dans ton esprit. Tu engranges ainsi un trésor d’expériences dont tu pourras tirer profit en situation réelle. Tu n’auras plus à réfléchir comment croiser correctement tes suspentes ou corriger une calotte qui monte inclinée. Tu le fais simplement…

Le «cross-check»

Un scénario doit être correct sur le plan technique. Durant ce séminaire, chaque scénario est étudié minutieusement et Reiner dispense ses conseils afin de l’améliorer. Chaque scénario est inséparable d’une procédure nommée «cross-check», dont le but est d’amener, le plus rapidement possible, le pilote à un niveau de performances optimal. Un exemple: lors d’un vol en trace directe, ne trouvant pas de thermique à l’endroit espéré, je me retrouve assez bas. Que faire? Face à une telle situation, on réagit fréquemment par le stress, parfois même par la peur: «Oups, je suis en train de couler…» Stop! Tout ça ne mène à rien. Fais plutôt appel au «cross-check». Il s’agit de se focaliser sur quatre points essentiels: 1. intérieur et resserré, 2.
intérieur et élargi, 3. extérieur et resserré, 4. extérieur et élargi. Voici ma manière de procéder: sourire (intérieur et resserré), inspirer, étendre les mains et les pieds, expirer et se détendre (intérieur et élargi), regarder avec confiance vers le haut (extérieur et resserré), regarder une fois autour de moi jusqu’à l’horizon (extérieur et élargi).
Le tout ne dure que trois à quatre secondes. Je suis alors à la fois cool et attentive. Me trouvant dans d’aussi bonnes dispositions, tout me réussit mieux.

Scénario «trouver un thermique»

Après une transition, j’arrive très bas et ne trouve pas de thermique à l’endroit espéré. Je n’ai plus qu’une marge d’altitude réduite. Cross-check! Je me remémore les alternatives envisagées durant mon glide et examine intérieurement si d’autres possibilités sont apparues entre-temps. Je récolte en un instant une foule d’informations utiles. Je sens le vent sur mon visage, lis sur mon GPS ma vitesse/sol et mon angle de plané et, sur mon vario, mon taux de chute.
Je sonde attentivement les signes d’activité thermique: nuages, cercles des oiseaux dans le ciel, pilotes qui se ressourcent, vibrations de l’air, mouvements des arbres. Je recherche les points de déclenchement potentiels. Je compare mes toutes dernières impressions avec le modèle enregistré dans mon mental. Je calcule quelle est l’alternative la plus sûre. Je teste le résultat de mes réflexions.
Je vole dans la direction choisie à la vitesse du taux de chute minimal. Plus je m’approche de la source de thermiques espérée, plus je suis sensible au réactions de mon aile. Je respire calmement, détendue mais attentive. J’aborde l’endroit de manière à pouvoir enrouler dès que je pénètre dans le thermique. Ma voile s’agite. Je lui donne un peu de liberté de mouvement. Je sens que l’air qui me caresse le visage est légèrement plus chaud. Je me réjouis: mon but est proche! Mon vario commence à siffler, mon aile monte. Attentive aux mouvements de ma
calotte, je sens de quel côté il faut centrer la pompe et suis déjà prête à enrouler. Le bruit de mon vario s’accélère et je sens les forces d’accélération agir sur mon corps.
Je décris sept situations-clés concrètes en m’aidant des scénarios précédents. La question suivante se presse: comment m’entraîner mentalement à affronter une situation imprévue?
Waouh! Baloo fait du parapente…
Les cours de Manfred Gehr constituent un capital d’expériences pour la vie. Jamais je n’aurais osé jongler avec trois balles debout sur un lit vacillant! Lorsque je rentre chez moi, mon monde n’est plus le même. J’ai appris dans mon corps et mon esprit que j’ai en moi des capacités que j’ignorais, parce que je ne vois plus les obstacles, mais les possibilités. Il suffit de transformer les échecs en succès partiels. Manfred a élaboré un modèle très simple, qu’il nomme le «principe
waouh!». Quand nous sommes positifs - waouh! – nous sommes détendus et attentifs. Une claire volonté guide nos actes et nous sommes conscients de ce que nous réussissons. Et nous nous en réjouissons!
Un exemple pouvant fonder notre motivation: dans le monde opposé au waouh, que l’on nomme «aïe!», un pilote qui occupe une bonne place au classement pense: «Si nous ne pouvons pas voler aujourd’hui, je vais conserver ma place.» En souhaitant que les choses restent ainsi, il s’épargne peut-être la crainte de perdre, mais surtout la joie de disputer une nouvelle épreuve. Dans le monde du «waouh!», il se dit: «Waouh! Je vole pour améliorer encore ma position!»
La théorie de Manfred est d’une clarté implacable. Nous sommes attentifs à ce qui nous réussit, nous nous laissons guider par une volonté ferme, la recherche d’un idéal, et cela nous rend heureux. Erreurs!
Ratage!… Tout cela n’a plus aucun sens, car cela ne mène à rien. Une théorie qui exige de moi un peu de temps pour être appliquée dans la pratique, car il me faut mettre au rancard mes anciens modèles de comportement avant de les remplacer par des modèles plus utiles.
Manfred m’explique son concept plus en détails. Le symbole et déclencheur de sympathie de ce concept est l’ours Baloo (Livre de la Jungle) qui agit avec une légèreté entraînante, mais à la perfection. Au cours d’exercices innombrables et variés, Manfred me fait réaliser que je réussis beaucoup plus de choses quand j’agis avec une calme attention et une claire volonté.
Je jongle, joue avec mon équilibre, attrape avec aisance les balles que me lance Manfred, saute par-dessus son bureau puis dehors en passant par la fenêtre… et, dans un élan un peu vif, me démets légèrement le genou! Malgré tout, j’attaque la vie avec entrain.














Manfred Gehr, entraîneur mental et motivation

«Swiss Glider»: j’ai jeté un coup d’œil sur ton site et je suis…renversé. Succès en économie, en sport, dans l’enseignement. Existe-t-il quelqu’un qui ne puisse profiter de ta théorie?

Manfred Gehr: mon thème principal est le contrôle de son corps. Comment faire pour optimiser ce contrôle? C’est une question essentielle pour chacun, peut importe le domaine dans lequel il travaille.

Où sont les limites du training mental?

Pourrais-tu chez moi, vieux balourd qui fait peu de sport, éveiller encore des qualités de
funambule? Tout ce que tu fais, tu peux le faire mieux qu’auparavant si tu utilises
ton esprit pour gérer ton corps en ayant des pensées positives, reconnaître les succès réalisés et les mémoriser pour en tirer profit. Tu veux apprendre à danser sur une corde? La volonté et la passion peuvent t’amener à la réussite.

Donne-moi un exemple fort de ce que l’on peut réussir par l’entraînement mental.

A la fin de la saison 03/04, Philippe Schoch était 16e en coupe du monde de snowboard alpin. Après un séminaire «principe waouh» de trois heures de demie, il a remporté, durant la saison 04/05, 10 courses sur 14 et en a terminé trois autres sur le podium. La seule où il n’a pas décroché de médaille se déroulait avant le séminaire.

Est-ce que chacun peut, en principe, mieux voler s’il se prépare mentalement?

Avec ma pensée - films du souvenir, films réels, films de l’imagination (volonté), films des détails - je dirige mon corps en vol. Si j’ai auparavant enregistré correctement les «films des réussites», dont le contenu est indissociable du principe waouh, je peux les appeler aisément et donc optimiser mon vol en permanence. Cela est valable pour tout un chacun.

Quel part au succès peut avoir l’aspect mental dans le sport de vol libre?

Le contrôle du corps est un facteur aussi déterminant que la voile elle-même.

Pourquoi le jonglage avec des balles a-t-il tant de valeur pour toi?

J’ai développé le principe waouh après avoir pratiqué le jonglage avec peut-être 10‘000 partenaires venant des milieux les plus divers; donc je peux transmettre cette pratique en professionnel. Les balles permettent de créer des situations incroyablement variées, qui favorisent l’entraînement au contrôle optimal de son corps dans les moments de tension.
Il faut voir non les obstacles, mais les possibilités.

N’y a-t-il pas un risque de surestimation de soi, qui aurait des conséquences fatales en vol?

Il est capital d’évaluer sérieusement ces possibilités et de les utiliser au mieux. C’est précisément dans des situations limites qu’il est important de voir lucidement la seule possibilité qu’il te reste et de (se) piloter en toute sécurité, en s’appuyant sur sa volonté et une sensation optimale









Martin Scheel, chef de la ligue de parapente

«Swiss Glider»: si j’ai devant moi des pompes bien matérialisées, je n’ai guère besoin de m’être préparé mentalement. Pour un tranquille vol vespéral, idem.

Quand le training mental est-il utile?

Martin Scheel: là, je crois que tu te trompes. Si les conditions sont faciles, elles le sont pour tous et alors il s’agit, comme en compète, de voler mieux que les autres.

Tu remarques, parmi les pilotes de la ligue, ceux qui pratiquent intensément le training mental?

Ils sont tous exceptionnels! Plaisanterie à part, il faut voir les choses dans l’autre sens: si je connais tant soit peu un pilote, je devine si le training mental pourrait être profitable pour lui ou s’il est, disons, déjà très «stable». Par contre, il en est beaucoup d’autres que le training mental risquerait de déstabiliser.

Combien de pilotes de la ligue le pratiquent?

Environ la moitié.

Talent naturel, bon matos, condition physique, entraînement mental, chance… Peut-on dire quel pourcentage joue chaque facteur dans le succès?

C’est un fait que le mental, pris dans son sens global, joue un rôle incroyablement important. Mais comme je le disais, certains pilotes n’ont guère besoin de pratiquer le training mental, car ils possèdent déjà, comment appeler cela, l’attitude intérieure ou l’état d’esprit corrects.

Y a-t-il des méthodes d’entraînement que tu préconises particulièrement?

Non! Chacun doit trouver sa propre méthode, je veux dire celle qui lui convient le mieux. C’est pourquoi je propose, au sein de la ligue, des séminaires toujours différents.

Ton expérience personnelle du training mental?

J’ai pratiqué intensivement le training autogène. Etant donné que l’obligation de la performance m’obsède, je dois faire partie des types qui ont un besoin urgent de training mental. La conscience de la nécessité de contrôler ses sentiments m’a beaucoup aidé dans la vie.

Tu a accompli de grandes performances en varappe comme en parapente. Existe-t-il des différences dans la préparation mentale pour ces deux disciplines?

Oui, bien sûr: le risque ressenti (peur de la chute) est plus grand en escalade, mais le risque réel (danger de blessures) plus petit. Mais pour ce qui est du sport de haut niveau (ou de la pratique de la photo sous son parapente…), la différence est infime.

Et les cracks étrangers, que pensent-ils de la préparation mentale?

La bière, la fête et le sentiment de cohésion avec l’équipe sont les méthodes les plus utilisées… Et elles ne valent pas rien, d’ailleurs! Une bonne ambiance est la base du succès. Mais si l’on veut être au top, il faut davantage: peu d’alcool (nuisible pour la condition physique) - ce qui n’interdit pas une bonne ambiance – et une attitude calme, mais déterminée par rapport à la recherche de la performance. La tâche d’un chef d’équipe consiste aussi à favoriser cela, sans casser la bonne ambiance.


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